Pour quitter Bodhgaya et rejoindre le Népal où un trek de 8 jours nous attend ; en bons apprentis routards, et pour éviter l’avion, nous avons opté pour la voie terrestre et loué un Tata Sumo – sorte de 4X4 à l’extérieur, mais proche de l’habitacle du Combi Volkswagen à l’intérieur – et fourni avec chauffeur… heureusement!
C’est donc normalement pour 7 heures (Indiennes) de route que nous embarquons tôt le matin avec Rampeet. C’est donc naturellement au bout de 10 heures (françaises) de route que nous arriverons à destination, à savoir à la frontière Indienne, plus précisément à Raxaul, plus exactement au bout du bout du monde… ou du début, c’est selon! Une ville polluée, à l’air chargée d’une poussière lourde qui malgré nos masques de protection, remplies nos narines et nos poumons. Nous pouvions sentir les particules sableuses à la surface des dents.
Raxaul
Raxaul, une ville frontière, cette expression prend tout son sens quand on découvre Raxaul. On est bien à la Frontière. Frontière entre 2 mondes, ici, l’air n’est pas chargé que de poussière. Les regards sont appuyés, mais ils n’ont rien à voir avec ceux de New Delhi. Nous ne sommes pas à notre place. D’ailleurs, on a beau chercher, nous ne croisons aucun touriste, et c’est à ce moment qu’on se dit qu’ils ont bien choisi de ne pas y mettre les pieds et que l’avion est plus sûr ! Nous nous retrouvons dans un embouteillage, entre voitures, camions de chantier, routiers, rickshaws, motos, et charrettes chargées de 8 ou 9 personnes, et tirées par un minuscule « poney » maigrichon que son geôlier cravache pour le faire avancer au milieu des fumées de gasoil qui asphyxie tout ce qui respire. Nous restons bloqués là pendant près d’une heure. Mal au point de préférer se dissimuler derrière un foulard pour éviter les regards, portes verrouillées car ce sentiment de danger est présent. La nuit tombe : passer du côté Népalais ce soir coûte que coûte, voilà ce qui résonne dans ma tête en boucle.
Le passage frontière
Enfin, notre chauffeur nous dépose près du bureau de l’immigration Indienne ou nous faisons tamponner notre passeport pour sortir du territoire. Reste plus qu’à franchir, les 400 mètres qui nous séparent du Népal, dans la nuit tombante. L’agent de l’immigration, nous a rassuré : « Ne parlez à personnes, marchez tout droit, et vous n’aurez pas de problème ».
L’entrée du Népal se devine à travers le sable et la poussière, nous y voilà enfin. Ou presque… Après avoir fait tamponné notre visa d’entrée, nous voici à la recherche d’un vélo-rickshaw en carton et sans lumière, pour nous amener de nuit, en slalomant entre les camions jusqu’à notre hôtel quelques kilomètres plus loin. Je passe sur les détails de ce 2ème périple tout aussi éprouvant côté népalais qu’Indien car vous avez saisi l’idée. Il n’y a bien évidemment aucune photo de cette soirée, qui restera pourtant bien dans nos mémoires à tous les 3.
Sandrine,
Auto-proclamée Grand Reporter du Daily Vishnu
0 Comments
talou · 19/11/2014 at 07:40
Quel bonheur ce matin de lire l’article sur votre passage de l’Inde au Népal, si bien narré par Sandrine. J’étais en haleine jusqu’au bout. Bien contente que vous ayez trouvé la spiritualité bouddhiste pour vous remettre de toutes ces péripéties. Encore des photos magnifiques. Bon courage pour le trek. Je pense fort à vous. Gros bisous. Talou
Anna · 19/11/2014 at 08:39
Quelle angoisse de lire ce post !!! On sent d’ici les regards oppressants et la peur …courage pour le treck !!! Marchez tout droit et ne parlez à personne !!! Sage conseil !!! Continuez de nous emporter avec vous dans ce magnifique voyage vers la spiritualité et la paix de l’âme .